Les week-ends à Inukjuak.

Les week-ends à Inukjuak.

Il pleut, j’irais bien au cinéma ou au théâtre. Mauvaise réponse. Il n’y a pas de cinéma, pas de théâtre, pas de restaurant et même pas de « dance floor » à la salle communautaire. À vrai dire, le village est assez désert. Pendant la période estivale, beaucoup de gens quittent le village, ils vont dans leur campement, ou plus au sud, ou encore dans un autre village du Nunavik. Pour ceux qui restent, le week-end est l’occasion de partir à la pêche, à la chasse, ou tout simplement d’aller camper dans les îles. Comme je ne possède ni canot, ni VTT et encore moins de tente, je ne peux pas partir les week-ends à la découverte du territoire.

Il me reste comme divertissement les balades, pour photographier le paysage, la lecture (merci Annabelle de m’avoir donné plein de livres à lire, même si j’arrive déjà au bout de ceux-ci), la télé (après avoir revu X-Men trois fois, et comme les canaux intéressants sont bloqués, je regarde des séries que j’ai déjà vu), et internet sur lequel tu ne peux pas regarder de vidéos, car la connexion est trop lente. J’ai une petite radio – oui oui ce truc qui capte le Fm et le Am, mais je capte que deux fréquences, soit le canal Fm du village qui ne fonctionne pas le week-end, car tout le monde est parti, et CBC Nunavik.

Une chance que j’aime ça la musique country. Je réussis par moment à me connecter à la première chaine de radio Canada via internet, car le week-end la connexion est meilleure. Il n’y a personne sur le réseau. Il faut savoir qu’ici le réseau est fourni par satellite, donc par mauvais temps (ce qui arrive régulièrement ici), la connexion est interrompue. Il y a une semaine nous avons été coupés durant plusieurs jours.

Pour me changer les idées, je me suis rendue à la coop pour faire mes courses. Parenthèse, quand je fais mes courses, j’achète des provisions seulement pour deux ou trois repas. Faut dire que ça fait partie de mes activités de divertissement d’aller acheter à manger. Donc, je me suis rendue à la coop faire mes achats. Au moment de payer, je sors ma carte et on me dit : « Désolé, pas de réseau, pas de paiement par carte ».

En plus, tout est fermé le dimanche.

Une chance que Raisa soit là. On parcourt ensemble les étendues de roche et on s’extasie sur les champs de petits cailloux parmi les masses impressionnantes des grands rochers, on discute de leurs couleurs et de leurs formes particulières. On va voir les chiens, on caresse leurs bébés, on discute avec les enfants qui jouent, et on recherche des animaux : ceux que l’on trouve sont le plus souvent morts. Hier soir, nous avons soupé ensemble et dansé dans le salon sur la musique entrainante de CBC Nunavik. C’est bizarre à dire, mais ici je préfère les lundi…

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Mes princesses

Mes princesses

Mon projet se développe enfin.

J’ai réussi à me trouver quelques princesses. Je m’étais inventé toute une histoire sur une femme qui attend désespérément son fiancé. Bon, je me complique souvent les choses. J’ai écrit tout un scénario, dans lequel il y avait ben du monde et ben des shots. On allait partout, on faisait un film. Un peu mégalo la fille. On se calme, on regarde ce que nous avons entre les mains et on analyse. Ce que je n’ai pas: une équipe, du matos d’éclairage, des techniciens et d’autres affaires. Par contre, ce que j’ai à disposition et que j’ai souvent pris en photo depuis le début de mon arrivée : de magnifiques paysages. On va faire avec ça et je dois avouer que c’est déjà beaucoup.

J’ai rencontré Penina, une adolescente du village qui a accepté généreusement de faire des photos avec moi. Nous avons commencé par faire sa tenue, car lors de la confection j’avais encore l’idée de faire mon projet de princesses éplorées. On passe une journée entière à trouver de la fourrure, des accessoires et l’essentiel: un parka. On a coupé, cousu, arrangé et préparé les mises en scène. Nous avions prévu  de commencer les photographies dès le lendemain.

 

Pas de chance pour nous, le soleil nous a boudés, et ce pendant plusieurs jours. À un moment donné, le soleil a daigné faire acte de présence. On est parties heureuses vers la toundra. Je voulais pour une des photographies des bois de caribous. On s’est rendu dans la toundra en VTT à la recherche de ceux-ci, on en a vu au loin. Penina m’a dit : « je vais aller les chercher avec le Honda ». Elle a pris la direction des bois de caribous. Tout d’un coup, j’ai remarqué qu’elle n’avançait plus. Le VTT a été englouti dans la boue. Elle a été prise, incapable de sortir de là. On a dû rentrer au village, chercher de l’aide. Après 1heure de marche, on est enfin arrivées au village. Son père n’étant pas là, on dû attendre le soir venu pour retourner chercher le VTT.

La journée de shooting était donc à l’eau, ou plutôt dans la boue.  J’ai appris au même moment que Penina partait pendant plus de 15 jours pour des compétitions sportives. Retour à la case départ, j’avais plus de modèle. Heureusement, elle m’a présenté sa cousine.

 

J’ai du recommencer tout le processus. C’est à ce moment là que j’ai réalisé que j’allais faire simple. Je dois avouer que c’était ma meilleure idée depuis le début de cette résidence. De plus, mon nouveau modèle n’a que 13 ans et sa copine qui par le fait même a accepté de faire les photos a le même âge. On ne possède plus de VTT, on doit tout faire près du village. Ça a bien donné, je commençais à savoir part cœur où trouver les beaux spots et les plus beaux chiens. Dans le fond, je me suis dit : « Des roches c’est beau, la plage, ça fait rêver, on va donc faire les photos là ».

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La chasse

La chasse

Finalement, je suis allée à la chasse aux phoques.

Ce n’est pas parce que j’avais de nouveau mal à l’oreille que j’ai décidé de partir chasser le phoque, le caribou et les canards, mais plutôt une envie de voir un peu du pays. Avec mon amie Raisa (une femme très gentille qui est arrivée à peu près en même temps que moi à Inukjuak), nous sommes parties à l’aventure : bottes de pluie, manteau, chaussettes chaudes et pleins d’autres trucs pour notre survie.

Nous n’avions aucune idée de l’endroit où nous allions chasser. On s’est glissées dans le canot et on s’est laissées porter par la conduite assurée de Moese notre guide. Premier arrêt : une île. Bien oui, on est dans la baie d’Hudson. On s’arrête le temps de prendre le thé et on en profite pour partir à la découverte de ce petit bout de terre. On voit quelque chose au loin.  « Un lapin !». On regarde. Ça bouge. C’est ben plus gros qu’un lapin… Il est loin : « Non c’est un renard », dit-elle. On regarde, on observe, il y en a plusieurs. Ils entrent dans leur terrier et ressortent plus loin. Ils se jouent de nous.

Soudain, il y en a un qui décide de courir vers nous. On se regarde, on se demande en même temps : « C’est dangereux un renard? » On ne sait pas, donc on court … On retourne au canot et on y rencontre de nouveaux amis qui vont nous accompagner au campement de chasse : Bob, son fils et l’ami de son fils.

On repart en direction du campement, toujours aucune idée d’où il peut bien se trouver à vrai dire, je me demande réellement comment ils s’orientent sur cette vaste étendue d’eau. Le brouillard s’installe, on ne voit rien. Inquiètes, on se dit : « Ils doivent savoir s’orienter ». Après une heure, je crois, on arrive. On sort tout et on commence à monter les tentes. Je dois vous avouer que je hais ça dormir dans une tente. J’ai trop d’imagination. C’est pas mal utile pour mon métier, mais pas pour dormir dans une tente dans le noir avec toutes sortes de bruits environnants. Mais là, pas d’arbres, pas d’herbes, que des roches et la nuit qui est très courte, de minuit à 4 h environ. Sans compter les 6 chasseurs qui savent quoi faire si un animal arrive. Bref, de quoi dormir tranquille. Le seul hic, c’est que c’est quand même pratique un arbre pour se cacher quand tu veux faire tes besoins.

Mon souhait le plus grand était de voir des phoques. Eh bien au matin, le soleil brillait et un phoque a pointé son nez dans la baie calme pour nous dire bonjour. Dommage pour lui, on a sauté dans le canot pour le chasser. Après deux heures et demie, on revient sans phoque. Ça nage vite ces bêtes-là, et comme il n’y a que la tête qui sort de l’eau, pas facile de le shooter.

 Une autre aventure dans le canot, on a pris la direction du bol de toilette (c’est comme ça qu’ils appellent cette endroit, à cause de sa forme en cuve). On part à la chasse aux caribous. Tout le monde scrute les ilots de terre à la recherche d’un panache qui dépasse. Toujours dans le canot, on en aperçoit un. On s’approche, il est au bout de l’île. Je me dis : « Il est pris, il va s’enfuir de l’autre côté ». Pas vite la fille, ça nage un caribou. Sinon comment veux-tu qu’ils passent d’une île à l’autre? Pour ma défense, je suis habituée avec les orignaux et les chevreuils dans le bois… Il saute à l’eau, on s’approche et on le tire. J’ai vu le caribou courir, sauter, nager, flotter, être tiré hors de l’eau, sur le dos, avec pu de peau, avec pu de tête et pour finir en petits morceaux. Il faut bien qu’il rentre dans le canot.

En ce qui me concerne, la chasse fut très bonne : 1500 shoots pour une prise de plus de 32 Go.

Caribou Ginette!

Caribou Ginette!

Est-ce que tu as mangé du phoque? non pas encore!

Mais j’ai mangé du caribou.

Recette de Caribou.

Premièrement pour bien réussir cette recette, vous devez vous rendre dans la toundra. Vous avez le choix, soit que vous y allez en canot ou bien en VTT. Vous apportez un nécessaire de survie et de chasse. Un bon fusil, des jumelles (je pense, du moins moi j’en prendrais), un bon couteau (savik) si jamais on doit couper la bête sur place. C’est vrai, je n’ai pas encore vu de caribou exposé sur le hood d’un char comme j’ai pu souvent le voir à Chartierville. Toutefois, si vous n’êtes pas en mesure de vous rendre dans la toundra, vous pouvez aller chercher votre pièce de viande au congélateur commun du village, mais pour ça, il faut la clé.

Si vous n’avez pas la clé, vous pouvez toujours aller casser la croûte au village dans ce que j’oserais nommer un pique-nique communautaire : un rassemblement où tout le monde vient manger ensemble et prendre de la nourriture pour emporter. Mais j’ai aucune idée comment les Inuits appellent cette activité. Un genre de souper spagate du festival de la chasse. Par contre, à ce pique-nique on trouve bien autre chose que des pâtes. Il peut y avoir du béluga, des Canada Goosse, des oursins, du poisson, du caribou. Bref, un vrai festin de chasse et de pêche. Néanmoins, je n’ai fait aucune de ces actions, ma princesse de l’Arctique (que j’ai enfin trouvé et dont je vous parlerai plus tard), Penina, m’a concocté un bon repas de caribou. (C’est elle qui est allée dans la toundra tuer ledit animal.)

festin

Mais lorsque vous avez le caribou, il vous faudra toutefois d’autres ingrédients :

  • Une patate
  • Un oignon
  • De l’huile de canola

Vous accompagnez le caribou d’une salade verte (c’est ma partie).

Tout d’abord, à l’aide de votre ulu, découpez en cube la pièce de viande. Au passage, mangez quelques morceaux crus question de tester la marchandise. Réservez une partie du gras (celle qui se défait en filaments) pour plus tard.

Coupez également votre patate et votre oignon en cube.

Faites revenir les oignons dans l’huile pour ensuite ajouter la patate. Faites cuire lentement, dès que cela semble commencer à bien cuire, ajoutez le caribou. Couvrez et laissez mijoter le tout.

cuisson

Pendant ce temps, lavez votre salade qui vous aura couté au mois de juillet 3,50 $ (c’est du made in Qc!) Coupez-la à main nue pour ne pas faire rouiller celle-ci.

Vous ajoutez un peu de légumes, ce que vous avez à la portée de la main, dans mon cas un concombre à 2,18 $ et un poivron rouge à 4,30 $, toujours made in Qc. Salez et poivrez en y ajoutant un filet d’huile d’olive (que vous avez apporté dans vos bagages).

Servez et mangez.

Dès que le repas est terminé, goûtez les filaments de gras que vous avez précieusement gardé. Ceux-ci aident à la digestion.

Lors du repas pris en compagnie de ma princesse, j’ai également appris que lorsque l’on mange du caribou cela nous aide, en période de froid, à augmenter la température de notre corps. C’est un secret, mais cela rend aussi les gens plus forts!

T’es pas game!

T’es pas game!

Tu regardes, tu épies et tu écoutes.

Maintenant je veux que tu disparaisses comme Marie, l’héroïne de ton roman.

Je veux que tu changes ton message d’accueil sur ton répondeur. Tu pourrais par exemple dire : «  Le numéro que vous avez composé n’est plus en service ».

Tu ne dois plus répondre à tes courriels pendant 5 jours, sauf aux miens!

Je veux aussi que tu caches ton iPhone dans un tiroir et que tu l’oublies pendant 3 jours.

Tu dois également ne plus utiliser Internet pendant quelque temps. Tu sais, si ce n’était pas d’internet, j’aurais réellement disparu pendant 2 mois.

Mais le plus important et non le moindre, je veux que tu déguises, comme tu le souhaites, et que tu essaies de ne pas te faire reconnaître par des gens que tu connais.

Vous avez chaud, j’ai frette…

Vous avez chaud, j’ai frette…

OK! OK! Il faut chaud à Montréal…

Depuis quelques jours, tout le monde me dit : « J’ai chaud… »

Ben moi j’ai une plage, de l’eau, de magnifiques paysages, mais en moyenne il fait 7 degrés. Les Inuits me disent : « ça fait longtemps qu’on a pas eu un été aussi froid ». YEAH! Il fallait que ce soit quand je suis là.

Bon, il n’y a pas de moustiques pour le moment. Quand il fait froid, ça se reproduit pas ces petites bêtes-là. C’est pas plus mal, car si en plus de geler je devais me faire pomper le sang par des moustiques de la grosseur d’un taon, là je vous promets que je trouverais ça moyen. J’ai l’âme d’une aventurière, mais de là à me faire vider de mon sang par un petit truc noir avec des ailes et non par un super beau vampire… (Ben quoi? Ils sont pas laids du tout dans True Blood. Je dois bien me divertir et j’ai le câble ici!)

La température ne m’aide pas tellement pour faire mon projet… Des rafales à plus de 60 km/h ,7 degrés et de la pluie. OK, je peux faire des trucs avec cette température. Mais là ce n’est pas la température dont j’ai besoin pour mes photos. Depuis 3 jours, je prie le petit Jésus, ça l’air qu’il ne m’entend pas. Peut-être parce que ça fait un boute que je ne suis pas allée me confesser. Je réfléchis et il me semble que je n’ai rien fait de grave. Dimanche dernier, je suis même allée à la messe. Je n’ai rien compris, mais je me suis mise à genou quand tout le monde le faisait et ainsi de suite. Le petit Jésus est polyglotte il me semble. Bref… Mon problème est toujours là.

Je n’ai jamais autant été connectée sur le canal météo. Mais la meilleure façon de connaître la météo c’est de demander aux Inuits. Ils regardent le ciel, d’où vient le vent et te disent s’il va pleuvoir ou pas et c’est vrai. Je me suis donc souvenue des prédictions météorologiques de mon père. Je me suis dit : « Je viens du fin fond de la campagne, j’ai appris à lire les signes. » Je me suis ainsi remémoré des phrases que disait mon père ou mon grand-père: « si les vaches sont couchées, c’est qu’il va pleuvoir. » Pas vue de caribous couchés dans le champ d’à côté. »  « Si les feuilles sont retournées, c’est que la tempête va venir.» La toundra ça bouge pas beaucoup. Mon père disait aussi : « Lorsque le soleil se couche et que tout est rose et rouge, il va faire beau le lendemain ».  Bullshit, regardez ma photo d’hier, le ciel est tout rose, et ce matin : pluie. Je vais plutôt me fier aux gens d’ici au lieu d’essayer de  jouer au météorologue.

De « Young people » à « Une princesse de l’arctique »…

De « Young people » à « Une princesse de l’arctique »…

De toute façon je ne l’aimais pas ce titre.

Après de nombreuses balades à la découverte des chiens, des recettes médicinales et d’une visite à l’hôpital, je n’ai pas réellement avancé sur mon projet. J’avais plein d’images dans ma tête. J’avais envie de conquérir l’arctique avec mon appareil au cou. Bon après deux semaines, je me calme un peu. « OK, c’est pas si facile que ça. »

Malheureusement pour mon projet, je ne suis pas photographe paysagiste, je prends presque pas de photos quand je suis en vacances.  Certes, je suis capable de faire des photos de paysages, mais à un moment donné je me tanne… Des oiseaux, des roches, des collines, des plantes et encore des oiseaux. Je préfère garder ces images-là dans ma tête.

Bon pour le projet, une idée m’est venue. Je me suis dit : « pourquoi ne pas utiliser un conte ou une légende d’Inukjuak. » J’ai cherché auprès d’aînés des histoires du village à me mettre sous la dent. Question de me simplifier la tâche, je cherchais une histoire qui parle d’une femme héroïne.

Des fois, je ne réfléchis pas tellement : ça ne fait même pas 35 ans que le village existe! (constitution : 7 juin 1980). Je ne me dis pas bravo sur ce coup.. Des contes et légendes sur un village qui a à peu près mon âge… Et des histoires de femmes… Ben je n’en ai pas encore trouvé, les aînés n’en avaient pas à propos d’une femme héroïne (petit détail, j’ai eu l’aide d’un interprète, car non je ne parle pas inuktitut après deux semaines). Je me rends compte que ça ne marche pas ce que je veux faire, je dois trouver de nouvelles idées, du moins une bonne idée. Parce que le projet avec les ados, ben ça marche pas non plus.

Me voyant stressée et dans ma tête, Mary me propose d’aller rejoindre son mari avec elle au shack, il est en train d’installer le filet à pêche. YEAH! Je me suis dit : « je vais faire de la photo d’humain en action. Si je ne trouve pas d’idée j’aurai quand même fait un peu de photo autre que du paysage ».  Ride en VTT et découverte d’un nouveau coin. Le filet est déjà installé. « Zut mes photos! » Je suis un peu sur le cul, le paysage est à couper le souffle. Ben devinez quoi, j’ai fait de la photo de paysage…

Pour en revenir au projet, je me suis quand même vidé l’esprit en respirant l’air marin assis sur une roche à la plage, il ne manquait que quelques degrés pour que tout soit parfait. Je n’avais jamais pratiqué la plage en été avec ma tuque. Je pense à mon plan numéro 2… Je vais la faire mon histoire, je vais la créer mon héroïne, ma princesse de l’arctique. Je fais tout le temps ça, inventer des histoires. Wow! C’est que j’aurais presque du génie aujourd’hui…

Ça va se débloquer, je crois… Je dois trouver les éléments qu’il me faut. Des canards en plastique, des lampes ancestrales, des ulus, un parka avec du poil et ben d’autres affaires. Et là je crois que je vais bien faire rire les Inuits parce que je veux faire une scène d’hiver et il n’y a pas de neige. Je vais en fabriquer.

Mal d’oreille

Mal d’oreille

Je vais devoir aller à la chasse aux phoques!

Depuis trois jours j’ai un mal d’oreille qui me tenaille les circuits du cerveau. J’ai essayé les gouttes de la pharmacie, les pompes et tous ces machins, mais rien à faire, j’ai toujours mal. Je crois que c’est le vent et le froid qui ont eu raison de moi. Car si vous ne le saviez pas, il existe peu de jours où le vent ne souffle pas ici. Je suis tout près de la mer, entendez la baie James.

Je suis un peu inquiète pour mon souhait d’aller à la pêche aux phoques. Lors de  mes nombreuses excursions et balades quotidiennes, je n’ai pas vu l’ombre d’un phoque. Pas même un petit bout de museau qui sort de l’eau et pourtant j’ai pratiqué l’appel du phoque. Ils ont peut-être peur de moi. Toutefois, j’ai trouvé la plume d’oiseau qu’il me faut.

oiseau

Sur le site d’Avataq, je trouvé la solution à tous mes maux :

On fabrique des gouttes pour les oreilles avec de la graisse de phoque crue, bouillie ou rance. Bien effilée, c’est l’extrémité d’une plume d’oiseau qui servira de pipette. On dit de ce traitement qu’il est bien plus efficace que les médicaments « modernes », mais on doit l’administrer avec soin. Une Inuk nous a raconté qu’un jour qu’elle avait versé des gouttes d’huile dans l’oreille d’un patient, il en était sorti une fourmi, ce qui l’avait bien étonnée.

De plus, si je réussis à trouver le phoque qu’il me faut, il me sera utile pour plein d’autres bobos. Pas que j’ai envie d’être malade ici, mais j’aurai tout ce qu’il me faut le moment venu.

Médecine traditionnelle : La graisse de phoque

On a appelé la graisse de phoque la pénicilline naturelle du Nord, et cela semble bien vrai puisqu’en médecine traditionnelle, on s’en sert plus que tout autre produit animal ou végétal. Elle est plus efficace, plus utile et plus répandue que d’autres graisses animales comme celle du caribou ou de l’ours; on peut s’en servir crue, bouillie ou même rance.

Lorsqu’on tue un phoque, la graisse destinée à l’usage médicinal doit être finement tranchée plutôt que pressée. On tente de préserver les parties qui contiennent le plus d’huile, soit le cou en été, et les hanches en hiver. La graisse doit être bien propre, sans viande, sang, ni poussière.

Bien que l’espèce de phoque importe peu, on semble préférer la graisse du phoque barbu, de préférence très jeune. En général, on se sert de la graisse provenant d’un mâle pour soigner une femme et vice versa.

La graisse de phoque sert souvent à traiter les infections cutanées. Appliquée en tranches minces ou frottée sur la peau, elle guérit efficacement les coupures, les brûlures, les blessures, et l’impétigo, sans compter qu’elle arrête l’épanchement du sang. On peut la mâcher pour soulager les maux de gorge; versée au compte-goutte, elle guérit la cécité des yeux et les maux d’oreilles.

Jobie Cookie raconte l’histoire suivante pour prouver l’efficacité de ce remède. « Quand j’étais enfant — Ô! nous étions tous de petites pestes —, quelqu’un m’a fendu le doigt d’un coup de hache par accident. Mon doigt tenait à peine par un petit bout de peau. Nous y avons frotté de la graisse de phoque, et cela a mis tout un hiver à guérir. Mais le voilà… Si cela arrivait aujourd’hui, je vous parie qu’on me l’amputerait. »

On peut aussi faire bouillir la graisse de phoque. Certains la laissent mijoter jusqu’à ce qu’elle soit noire car « plus ça mijote, meilleur c’est », nous dit-on. Pendant la cuisson, on teste la température avec une aile d’oiseau dont on place l’extrémité dans la graisse; si elle brûle, l’huile est prête. On conserve la graisse bouillie dans des viscères d’animaux (l’estomac, la gorge, les nageoires) que l’on conserve dans un endroit frais. On en absorbe à la cuiller pour combattre la toux ou faciliter la respiration. Parfois mêlée à des feuilles de thé du Labrador, on la frotte sur la peau pour traiter les engelures, les rhumes et les malaises généraux, mais on doit en ingérer pour qu’elle soit vraiment efficace.

La graisse rance mâchée et mélangée à du duvet de lagopède peut traiter les coupures; en gouttes, elle est efficace contre les maux d’oreilles.

Extrait tiré du site de l’Institut culturel Avataq : Médecine traditionnelle : La graisse de phoque

J’aime ça moi les chiens…

J’aime ça moi les chiens…

Un de ses soirs que je m’ennuyais de mon chien et où j’entendais ceux d’ici hurler à la lune qui n’est pas là, j’ai vu, devant ma fenêtre, passé un merveilleux petit malamute d’à peine deux mois.

Dans mes balades quotidiennes (plusieurs par jour!), je croise beaucoup de chiens. D’ailleurs, j’ai toujours un caillou dans ma poche droite au cas où ils aimeraient faire un gigot de ma jambe. (Ça fait partie des 428 recommandations et conseils que j’ai reçus.)

Je ne suis pas réellement surprise d’en voir en si grand nombre surtout que j’en croise autant près de la maison à Montréal. Le chien est important pour les Inuits, il a longtemps été et il est toujours son fidèle compagnon de route et d’excursion. Sa fourrure sert régulièrement à la confection de vêtements. Sans compter que le chien a également des pouvoirs curatifs. Pour ceux qui souffrent de furoncle, de verrue ou d’autres trucs du genre, voilà ce que vous devez faire. Par contre, comme vous allez le remarquer, il faut des ingrédients un peu particuliers. Je vous suggère d’aller au boucher du coin pour peut-être trouver de la peau de caribou…

Médecine traditionnelle : Le chien

S’ils ne sont « ni trop mous, ni trop durs » et proviennent d’un animal en santé, des excréments de chien enveloppés dans une peau de caribou et un linge peuvent servir à faire suppurer un furoncle. Réchauffés et frottés directement sur la peau, ils agiront contre les engelures et l’impétigo. Ils servent aussi à « exorciser » le bourbillon d’un furoncle; en effet, on place le pus dans les excréments pour que le malade ne soit pas affligé d’autres furoncles pendant longtemps.

On frotte de la graisse de chien sur les verrues ou sur un furoncle ouvert pour empêcher la peau de guérir avant que la chair ne se soit reformée. La peau provenant du côté d’un jeune chien est aussi très efficace pour faire suppurer les furoncles. (Tiré du site de l’Institut culturel Avataq)

Belles photos de chiens!!

chienviande

chiot

chiencabane

J’ai vu une bête féroce

J’ai vu une bête féroce

Bonjour Annabelle,

Mon périple jusqu’à Inukjuak s’est bien passé… Monte, descend, monte.

J’ai fait mes devoirs pour les défis que tu m’avais donnés…

  • Photo avec le pilote : j’ai pas réussi… Il ne sortait pas de sa cabine!! Au retour, je te promet d’essayer plus fort…
  • Le 1er juillet : il y a des hot-dogs pis des boissons offerts près de la plage demain pour la fête du Canada. Je vais prendre plein de photos!
  • J’ai réussi pour la photo d’arbre : nanananan!! Tu croyais m’avoir?

Arbre Inukjuak

J’ai aussi une petite histoire pour toi.

Elle s’appelle : « Ma première rencontre avec une bête féroce »

Je me baladais à l’extérieur du village là où il a des nouvelles constructions. Je me rendais tranquillement à la jetée pour y admirer un monument érigé à la mémoire des déportées de 1953.

Tout à coup,  je me retourne pour admirer le paysage et je la vois.

Elle était là devant moi, sentant ma présence, elle a cherché à protéger son territoire. À pas de loup,  je me suis approché pour la prendre en photo, mais j’ai quand même gardé mes distances. Le peur était dans mes tripes, de grosse gouttes sont venues perler sur mon front. J’ai pris la photo et je suis partie à reculons en gardant un œil sur elle.

Bête féroce